Monday 19 November 2012

Nostalgie du français et néerlandais.


Cela fait 7 mois et demi que je suis en Écosse et il m'arrive d'avoir le mal du pays. Enfin, ce n'est pas tant la Belgique elle-même qui me manque (quoique je me ferai bien une petite frangipane ou een lekker mattentaart) mais surtout ceux qui me sont chers et aussi la pratique de mes langues maternelles. Ou devrais-je plutôt dire mes langues premières – maternelle n'étant pas exactement le mot qui convienne puisque ma mère est italienne...
Bref, le français et le néerlandais me manquent. Cela dit, Édimbourg est une ville cosmopolite qui brille de milles couleurs culturelles et fréquentée par des personnes de nationalités et horizons divers. J'ai donc la chance d'avoir rencontré de nombreux Français et Néerlandais, tant par mon travail (centre d'appel proposant ses services aux pays européens) que par des groupes de rencontres sociaux – que je vous ai déjà présentés dans mes premiers messages.
Toutefois, la Belgique n'est pas fortement représentée ici. La majorité des expats parlant français et néerlandais sont originaires de France et des Pays-Bas. Est-ce réellement un problème? En ce qui concerne la langue, pas vraiment car les langues sont quasi les mêmes, à quelques nuances régionales près. Par contre au niveau mentalité, caractère,... il y a des particularités belges (notamment l'humour) sans pareil. Malgré avoir été sous dépendance française et néerlandaise dans le passé, la Belgique se caractérise par des particularités et une identité bien réelles. Rien n'empêche que l'on s'entende bien entre nous (enfin presque toujours). Mais bon étant moi-même un “zinneke”... (terme utilisé pour désigner les Bruxellois avec leur diversité de langues, de cultures, d’origines, de couleurs, de problèmes et de solutions. L'origine du mot fait référence à la Senne (Zenne en néerlandais), rivière qui coulait à Bruxelles. Cela dit, je pense que certaines de mes particularités n'ont rien à voir avec le caractère belge... No comment!

Bref, je m'égare car je suis censée vous présenter deux activités sympas auxquelles j'ai participé et dont la langue première est le français... Allez, c'est parti!

Sur un air de rock français à Édimbourg,
Ceux qui connaissent Édimbourg savent à quel point la capitale regorge d'activités en tout genre, représentées par toutes les communautés linguistiques. Le français n'est certainement pas en reste. Bien au contraire, entre autre grâce à des associations telles l'Institut Français d'Écosse. L'Institut Français vise à promouvoir la langue et la culture française en Écosse. Pour ce faire, l'Institut propose une large palette d'activités (cours de langue, expositions, concerts...). Plus d'infos ici.

C'est ainsi que jeudi dernier j'ai assisté à un évènement pour le moins énergique. En effet, l'Institut Français accueillait en ses murs un groupe de rock français, les BOF. Je vous rassure BOF ne correspond en rien à la définition bien de chez moi, à savoir “pas terrible”. Je vous le dis, ce que nous a présenté la composition franco-écossaise (chanteur français; guitariste, bassiste et batteur écossais) était vraiment extra tant au niveau de la qualité que de l'ambiance. Le chanteur déborde d'énergie et nous a transmis sa bonne humeur, et sa vitalité tout au long du concert. J'irai même jusqu'à dire qu'il a mis le feu ( pas au sens propre) à la salle car toute la partie avant du public s'est laissée emporter par le rythme endiablé de la musique. Je comptais parmi les chanceux; c'est pas tous les jours que l'occasion se présente de danser le yé-yé... J'ai passé une excellente soirée sous le signe de la joie de vivre, qui s'est terminée par une dégustation de Beaujolais Nouveau 2012, au bar de l'Institut Français.
Si vous souhaitez passer une super soirée à danser le yé-yé ou profiter des sonorités de rock français, n'hésitez pas à visiter le site internet du groupe. En plus de ses propres compositions, le groupe revisite quelques-uns des grands classiques de la chanson française...

Après la musique vient le cinéma...

Bien sur une fois que la machine est lancée (parler en français), elle ne peut pas s'arrêter en si bon chemin. Dans le poste précédent je vous annonçais un autre évènement français qui se déroule en ce moment dans la capitale écossaise: le festival du film Français. Samedi dernier je suis allée visionner le très bon polar Mains armées, réalisé par Pierre Jolivet. Une fois de plus, l'organisateur du festival nous a fait le cadeau de partager quelques échanges avec le réalisateur du film.  Pierre Jolivet est un personnage très intéressant dont le franc parler et l'humour m'ont bien plus.  J'ai assisté à la présentation du film grâce au groupe Meetup français ( merci Lise pour la grande variété d'activités intéressantes que tu proposes). 
L'histoire du film relate les aventures de deux équipes de police, une basée à Marseille et l'autre à Paris, qui travaillent sur une enquête commune. Le film est intéressant dans la manière dont les scènes sont filmées; de nombreux plans rapprochés et un jeu des acteurs qui repose surtout sur les expressions corporelles. Un autre élément important est que bien qu'il s'agisse d'un film policier violent de par les enquêtes liées au traffic d'armes et de drogue, aucune scène ne montre de violence inutile.  Pierre Jolivet nous a confié après la projection qu'il n'est absolument pas un défenseur de la violence pour la violence, telle qu'on la voit si fréquemment dans les grosses productions américaines. Les performances de Roschdy Zem et Leïla Behkta contribuent sans aucun doute également à la réussite du film. Quelques scènes ici

Friday 9 November 2012

Mobile Home - film review

Édimbourg est une ville fantastique qui combine parfaitement culture, nature et vie sociale. Le tout se traduit par une multitude d’activités et de festivals en tout genre; de quoi satisfaire tout un chacun. 
Actuellement le cinéma Filmhouse (1) accueille le festival du film français en Grande-Bretagne ou devrais-je dire francophone - car il y a une belle brochette de productions et de directions belges parmi l’éventail de films proposés. Toutes les infos sur le festival du film français ici

Hier je suis allée voir la production franco/belgo/luxembourgoise Mobile Home, à l’affiche en août en France et en Belgique. 

De quoi parle le film ? Le film relate les aventures de Julien et Simon, deux amis d’enfance, en pleine crise identitaire Ils décident de quitter leur petit village (campagne ardennaise) pour partir à l’aventure et découvrir de nouveaux horizons. Ils cassent leur tirelire (merci papa, maman) et s’achètent un mobile home pour arpenter les routes. Pas de chance pour eux, après quelques km ils tombent en panne. Nos courageux acolytes ne se laissent pas démonter pour autant; et ils commencent leur aventure là où ils sont, c'est-à-dire pas loin de chez eux. Ils vivent toute sorte d’aventures loufoques ou non selon le sens de l’humour de chacun – moi ça m’a bien fait rire – il y a ce petit quelque chose d’absurde ou plus joliment dit d’abstrait si typique de l’humour belge. Et je me reconnais bien en ces traits. 

Le film alterne tour à tour les scènes empreintes d’humour, de maladresse, de sensibilité, … un film bourré d’émotions en tout genre. 
Le film n’est pas exactement ce que je qualifierai de blockbuster ou de révélation de l’année mais offre un bon divertissement d'1h35 avec une belle palette d’acteurs; en particulier la performance des deux personnages principaux, les Français Guillaume Gouix et Alex Dupont. On sent une réelle complicité entre les deux amis (autant dans la vie qu'à l'écran). Les acteurs belges ne sont pas en reste niveau performance - dommage qu'ils doivent se contenter d’un second rôle. 
J’ai passé un très bon moment – j'ai vraiment ressenti l'ambiance et l'atmosphère belge francophone avec son côté nature et franc qui peut donner une impression de décalage dans le monde moderne dans lequel nous vivons. L'esprit et l'humour abstrait avec une petite pointe d'auto-dérision était également au rendez-vous. Un petit bémol cependant. Tant j'ai ressenti le caractère belge du film au niveau des dialogues, de la mise en scène et du décor ( et là je ne fais pas référence aux plaques d'immatriculation belges, au pot de sirop de Liège et aux bouteilles de jupiler… visibles dans plusieurs scènes), tant je ne l'ai pas ressenti au niveau des personnages. Il y a un mélange d'accents belges et français. L'accent français des personnages principaux est tellement prononcé que cela ne cadre pas avec l'empreinte belge du film. Cela dit, il se peut fortement que ce genre de détail échappe à la majorité des spectateurs. Cela n'affecte toutefois pas mon avis positif sur le film. Je le recommande chaudement pour un bon moment de détente. La projection s'est achevée par une séance questions-réponses avec le réalisateur François Pirot et les 2 personnages principaux Arthur Dupont, Guillaume Gouix. Là aussi la complicité des deux amis était évidente. 
Cliquer ici pour voir quelques scènes du film. 
(1) Plus d’infos sur les cinémas à Édimbourg dans le poste Cinemas & Walks in Edinburgh.